Florentin et Marie sont deux zigotos qui en connaissent un rayon en matière de performance. Dès la maternelle, Marie, crack du système, maintient le titre de première de classe, tandis que Florentin, toujours le nez en l’air, manque de redoubler sa moyenne-section. En parallèle de leur cursus scolaire, iels ont fait de la gymnastique, de la natation, du judo, du hautbois, de la danse, du théâtre, du jujitsu, du piano, du solfège, de l’orchestre, de la course à pied, du jonglage, bref, toute la panoplie de futurs anxieux de la performance.

Se révélant bons dans toutes les matières (Florentin redresse la barre), direction le baccalauréat scientifique, la classe préparatoire, les concours super sélectifs, puis le top 3 des écoles de commerce, les doubles-diplômes, la vie en entreprises globalisées. Toute leur vie, ils ont été sélectionnés, mesurés, comparés. Puis ce fut leur tour d’analyser des données, de fixer des objectifs de performance et de retour sur investissement, objectifs qu’ils ont commencé à imposer à d’autres.

Il est arrivé un jour où Marie et Florentin n’ont plus réussi à tenir ce rythme effréné.

Alors, ils ont décidé d’aller voir ailleurs si d’autres personnes souffrent aussi de cette forme d’anxiété. Ils ont écouté ce que les enfants ont à nous dire sur le sujet. Et, sans surprise, les plus petits sont déjà atteints du même mal qui les a touchés. Trop rapidement, un classement se forme entre performants, moyennement performants et non performants.

Cette anxiété de la performance peut être à l’origine d’une peur viscérale de l’échec, ou, a contrario, d’exigences extrêmement élevées. Deux schémas tenaces qui peuvent nous affecter toute notre vie. En France, en 2024, France accueillant les Jeux Olympiques, France triant ses citoyens sur Parcours Sup, France portant aux nues ses licornes économiques, comment échapper à cette injonction qui porte ce nom alléchant mais retors de performance ?